[INTERVIEW] Terence Baelen : photographe de mariage dans les Alpes Maritimes
- Terence Baelen
- 18 janv. 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 mars 2020
Aujourd'hui, je me suis amusé, à défaut d'être célèbre, à m'auto-interviewer. Le but ? Que je puisse me présenter, et que vous puissiez mieux me connaître. Qui suis-je ? Comment je travaille ? J'espère que vous trouverez la réponse dans cet article, que j'ai écrit (non sans humour).

Bonjour Terence, peux-tu nous parler pour commencer de ton amour pour la photographie ?
J'ai toujours été fasciné par les images et le pouvoir qu'elles ont sur nous. Une image nous donne des sensations, des émotions. Parfois ces émotions peuvent être vraiment fortes. Depuis mon enfance, j'aimais la photographie. Ensuite, dans l'adolescence, alors que j'étais au lycée, j'ai découvert petit à petit le cinéma et j'ai abandonné mon premier appareil photo. J'étais vraiment admiratif de la façon dont une succession d'images et de sons, associés au déroulement d'une histoire, pouvaient donner des frissons ou la larme à l'oeil. Je ne suis retourné à la photographie que des années après.
Tu pleures donc facilement devant un film ?
Pire, je suis une vrai fontaine. Un jour j'ai été voir au cinéma The Tree of Life. Il y a une scène qui m'a totalement renversé, c'est celle de la création du monde. Je me rappelle avoir eu des frissons, et les larmes aux yeux. Pourquoi ? Parce que c'était beau, tout simplement. Je me suis rendu compte que de simples images pouvaient complètement transcender quelqu'un.
C'est là que tu as voulu devenir photographe ?
Non, pas vraiment. Même si j'ai toujours été attiré vers le domaine artistique, je me suis orienté du côté opposé : vers le secteur scientifique. J'ai fais des études pour devenir technicien de laboratoire de biologie médicale. En fait, je détestais les études en général. Je me rends compte maintenant que le système scolaire m'ennuyais à l'époque terriblement. Influencé par de nombreux adultes, dont d'ailleurs ma conseillère d'orientation, j'ai voulu avoir un métier avec des débouchées, mais qui m'aurait permis de gagner ma vie le plus rapidement possible. J'ai donc été jusqu'au BTS, et j'ai commencé à travailler en tant que technicien dans un laboratoire d'analyses. Mais, là aussi, je m'ennuyais. Mon travail ne me plaisait pas et je réfléchissais toujours à changer. La photographie sonnait comme une évidence. J'ai réussi à sauter le pas, et j'ai décidé d'essayer d'en vivre. Le mariage est, il me semble, un secteur où il y a pas mal de demandes, même s'il y a aussi beaucoup de concurrence. J'avais des économies qui me permettaient de tenir au moins un an si jamais je n'avais pas de contrats. J'ai donc posé un congé d'un an sans solde pour création d'entreprise. Et il a été accepté. Depuis octobre 2018, donc tout récemment, je suis photographe professionnel. Un rêve réalisé.
Comment s'organisent tes journées au quotidien ?
Je ne vais pas le cacher, pour l'instant c'est encore le début de mon entreprise. En plus, la période hivernale est assez calme. Néanmoins, la chance d'être photographe dans les Alpes-Maritimes c'est que le beau temps est plutôt au rendez-vous. Les journées sont assez tempérées, même en hiver. J'en parlerai prochainement sur la partie blog du site, mais j'ai pu réussir à avoir des mariages en hiver. J'ai de bonnes raisons d'espérer que les mois à venir soient plus productifs. Du moins, je l'espère fortement. J'ai déjà quelques contrats qui se dessinent plus précisément pour l'année 2019. En attendant, les journées calmes, je me concentre sur mes retouches photo, ma communication, je voyage, et j'arpente les rues pour m'essayer à la street photo et être plus à l'aise avec l'humain.
Comment tu définirais ton style photographique ?
Beaucoup trouvent que j'ai trouvé un style. C'est un beau compliment, mais je pense que j'ai encore beaucoup à travailler pour l'améliorer. Je suis très attiré par les teintes chaudes. C'est la raison pour laquelle j'adore shooter pendant la golden hour. J'aime aussi énormément le naturel. Sauf quelques exceptions, je n'aime pas trop les poses. Il m'arrive de demander à mes mariés de poser dans telle ou telle position et de tenir cette pose, mais en général je préfère essayer de les capter au naturel. J'essaye de très peu les diriger et de leur laisser carte blanche dans leurs mouvements et leurs échanges de tendresse, sauf s'ils ne sont pas du tout à l'aise. Là, je suis obligé d'être un peu plus directif.
Tu es photographe dans les Alpes-Maritimes, mais tu serais prêt à te déplacer ?
Je suis de nature extrêmement curieuse. J'aime énormément apprendre de nouvelles choses et visiter de nouveaux horizons. Et j'adore l'aventure. Ce serait vraiment une aubaine de pourvoir concilier voyage et travail. J'essaye d'ailleurs toujours, dans la mesure du possible, de réduire au maximum les frais de déplacement (et de logement). Mon rêve serait de shooter un mariage aux États-Unis, particulièrement en Californie.
Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu travailles sur un mariage ?
Ma nature réservée est, je crois, devenue une force dans ma façon de travailler. On m'a dit plusieurs fois que j'étais très discret. Je considère que c'est un atout, surtout lorsqu'on veut garder le naturel des scènes de cette journée. La partie que j'aime le moins est peut-être celle des photos de groupes. Mais je suis en train de travailler à les rendre plus fun. Je travaille pour l'instant exclusivement en lumière naturelle. Comme son nom l'indique, ça me permet de garder... le naturel ! Je ne sors le flash que le soir, pour les photos d'ambiance de la soirée car c'est plus simple de figer les mouvements sans perdre en qualité d'image. Mais je ne m'interdis pas de changer de méthodes de travail avec le temps. Pour l'instant ça me convient bien comme ça. On verra pour la suite.
On m'a dit plusieurs fois que j'étais très discret. Je considère que c'est un atout, surtout lorsqu'on veut garder le naturel des scènes de cette journée.
Quel conseils tu donnerais à tes futurs clients pour que leurs photos de mariage soient réussies?
J'ai écris quelques articles sur le blog pour leur donner des conseils, et je continuerai à le faire. En général, lorsqu'on me contacte, je prends le temps de leur envoyer certains articles. Quelques semaines avant le jour J, je leur envoie un email avec quelques dernières recommandations. Je pense assez bien les conseiller, les orienter, sans être trop accaparant.

Question qui fâche : le prix d'un photographe c'est important ?
Bien sûr. Les mariés DOIVENT définir leur budget avant de faire leurs recherches. Après il faut évidemment qu'ils soient raisonnables dans les attentes qu'ils ont. À l'heure actuelle, j'essaye de leur proposer des prix intéressants. Ils correspondent à des heures de calcul pour proposer un prix correct pour eux, et suffisant pour moi, pour vivre. Mais même si le budget est important, je répète toujours au mariés de choisir leur photographe avant tout parce qu'ils aiment ses photos et son travail. S'ils hésitent entre deux photographes qui entrent dans leur budget, je leur conseille de choisir celui qu'ils préfèrent, pas le moins cher. Cela me semble évident et essentiel. Ainsi, ils sont moins susceptibles d'être déçus du rendu final, et ils s'accorderont davantage avec la vision artistique du photographe. C'est tout bénéf pour tous les partis.
Que répondrais-tu à ceux qui disent "un photographe c'est trop cher, tous des escrocs" ?
C'est faux. J'ai lu ça sur certains blogs de mariage. Le photographe, c'est un budget, certes. Mais les gens n'imaginent pas la masse de travail qu'il y a derrière un reportage de mariage. Les photos, comme à l'ère de la pellicule, se retouchent. Toutes les photos doivent être retouchées. C'est l'apposition de la pâte du photographe, de l'artiste. Si elles ne le sont pas j'aurais l'impression de leur vendre une baguette de pain... mais pas cuite !
Es-tu satisfait de ton travail ?
Par principe, jamais. Qui plus est, je souffre du syndrome de l'imposteur.
Le syndrome de l'imposteur ? C'est quoi ?
C'est une difficulté, assez maladive, à reconnaître la légitimité de son métier ou de son savoir-faire. Une sorte de perte totale de confiance en soi. J'ai lu que c'était assez fréquent dans les milieux artistiques, alors j'essaye de ne pas trop m'inquiéter.
Qu'est-ce qui t'aiderait selon toi à être satisfait de ton travail ?
Pour le moment, rien. Je suis quelqu'un qui cherche à faire toujours mieux. Et comme la perfection ne s'atteint pas...
Peux-tu nous parler de ton matériel photo ?
Le matériel n'est à mes yeux pas important. La photo c'est avant tout une question de vision. Mais pour répondre à la question, j'utilise deux boîtiers Canon (5D Mark IV et 6D Mark II). J'y ai monté des zooms Tamron mais je compte changer pour des focales fixes très bientôt.
Pour finir, quels sont tes objectifs professionnels ?
J'aimerais vraiment pouvoir continuer d'étendre le nombre de contrats en 2019. Mon rêve, comme je l'ai dit un peu avant, c'est de pouvoir shooter un mariage à l'étranger. En attendant, je fais tout pour continuer à me perfectionner, ou du moins m'améliorer. J'ai encore beaucoup d'espoir.
Tu accepterais de te prêter à un "interview rapide" ?
Soyons fous !
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